Pôle appui à la qualité des soins : Service de prévention du risque infectieux (SPRI)

Comment prévenir la survenue des infections nosocomiales ?

Les infections nosocomiales ne sont pas toutes évitables, mais le respect, par tous, de règles simples d’hygiène permet de diminuer le risque.

Le personnel :

• Se désinfecte les mains autant de fois que nécessaire et surtout avant et après chaque soin à l’aide de la solution hydroalcoolique
• Porte des gants en cas de contact avec du sang ou tout autre produit d’origine humaine
• Se protège par le port d’équipement de protection (tablier, surblouse, masque …)
• Nettoie et désinfecte le matériel et les surfaces entre chaque patient

Toutes ces mesures représentent les règles d’hygiène de base appliquées par tout professionnel en tous lieux dénommées « les Précautions standard ».

Les patients :

• Doivent se désinfecter les mains avec la solution hydroalcoolique en sortant de leur chambre et après tout passage aux toilettes
• Ne doivent pas manipuler personnellement les dispositifs invasifs tels que cathéters, sondes ou pansements
• Doivent respecter toutes les consignes de précaution qui leur sont délivrées

Les visiteurs :

• Doivent se désinfecter les mains avant et après chaque visite d’un patient
• Ne doivent pas rendre visite à un patient s’ils sont porteurs d’une infection des voies respiratoires ou de tout autre maladie transmissible
• Doivent respecter les consignes de protection nécessaires si des mesures d’isolement sont mises en place
• Ne doivent pas s’assoir sur le lit du patient, ni utiliser ses toilettes

Les indicateurs nationaux

Le ministère de la santé a mis en place avec la Haute autorité de la Santé (HAS) des indicateurs qualité :

• ICSHA : consommation annuelle de solution hydroalcoolique dans l’établissement
• VAG :  nombre de professionnels vaccinés contre la grippe
• ATBIR : conformité de la durée de l’antibiothérapie prescrite aux patients hospitalisés présentant une infection respiratoire basse.
• PCC : conformité, selon les recommandations nationales, de la mise en œuvre des précautions complémentaires contact chez les patients porteurs ou infectés par une bactérie multi-résistante, par une bactérie hautement résistante émergente (BHRe), ou par le Clostridium difficile ou la gale.
• ISOORTHO : Suivi des Infections du Site Opératoire 3 mois après une pose de prothèse totale de hanche ou de genou

Ces indicateurs sont accessibles sur le site de scope santé et sont affichés dans l’établissement.

Nous comptons sur votre participation pour mener à bien, ensemble avec les soignants, cette prévention.

En suivant les préconisations que les soignants vous feront, vous participerez activement à la prévention des infections nosocomiales.

Si vous êtes porteur d’une bactérie connue pour sa résistance à un ou plusieurs antibiotiques (aussi appelée BMR: Bactéries multirésistantes ou BHRe : Bactéries hautement résistantes) signalez le, le plus tôt possible à l’équipe soignante. De même si vous avez été hospitalisé depuis moins d’un an à l’étranger ou si vous revenez d’un séjour prolongé à l’étranger.

En cas de nécessité, l’équipe soignante peut vous proposer ainsi qu’à votre famille ou à vos visiteurs des moyens complémentaires de protection (masque, etc.). Ces recommandations seront signalées et expliquées.

Des correspondants en hygiène sont présents dans chaque unité. Ils relaient le SPRI dans la mise en place des protocoles et des bonnes pratiques dans leurs unités de soins.

Les professionnels de santé mettent tout en œuvre pour limiter la survenue de ces infections associées aux soins. Un suivi est effectué sur l’application de ces règles d’hygiène.

Votre aide et celle de vos proches sont précieuses, et le respect de toutes les consignes de prévention et d’hygiène, même les plus contraignantes, participe à la sécurité et à la qualité des soins.

Infection nosocomiales ou IAS

Les infections nosocomiales ou infections associées aux soins (IAS) sont des infections contractées pendant ou immédiatement après un séjour dans un établissement de santé ou lors de tous soins, y compris ceux réalisés au domicile.

Elle peut être directement liée aux soins ou survenir durant l’hospitalisation, en dehors de tout acte médical. Tous les patients ne sont pas exposés au même risque de survenue d’une infection nosocomiale. Ce risque dépend de l’âge, de l’état de santé du patient, du nombre et de la durée des actes invasifs subis (perfusions, sondes urinaires…), ainsi que du contexte dans lequel ceux-ci sont effectués (urgence, répétition des actes…).

La majorité des infections nosocomiales sont liées aux germes du patient, à son état général et aux actes invasifs ou soins que son état nécessite. Plus rarement, ces infections nosocomiales sont d’origine externe, et peuvent provenir d’autres germes essentiellement hospitaliers, et sont donc liées aux soins.

Un tiers de ces infections nosocomiales peut être évité grâce à des mesures préventives d’hygiène simples mais incontournables. Vous, patient et votre entourage, êtes aussi des acteurs de la prévention des infections nosocomiales :

• Désinfectez-vous les mains régulièrement et demandez à tous vos visiteurs de se désinfecter les mains dès leur arrivée et à leur départ. Des solutions hydroalcooliques sont à disposition dans toutes les chambres
• Ne touchez pas à vos pansements, perfusions, sondes…
• Evitez de consommer des aliments non distribués par le CHUO et surtout ne stockez pas de produits alimentaires périssables dans votre chambre.
• Les fleurs coupées contenues dans un emballage plastique fermé (à poche à eau) sont tolérées dans quelques services. Les plantes en pots sont interdites.
• Les toilettes de votre chambre sont réservées à votre usage personnel, les visiteurs doivent utiliser les toilettes communes.
• Les visiteurs ne doivent pas s’asseoir sur votre lit.

BMR :  Bactérie Multi Résistante

Nous sommes tous naturellement porteurs de bactéries sur notre peau, nos muqueuses (bouche, nez…) et notre tube digestif.

La plupart de ces bactéries sont habituellement sensibles aux antibiotiques mais elles peuvent devenir résistantes sous l’influence de traitements antibiotiques. L’usage raisonné des antibiotiques permet de limiter l’apparition des BMR.

 La présence d’une BMR est identifiée par le laboratoire :

• Soit lors d’une infection,
• Soit lors d’un prélèvement de dépistage au niveau du nez, de la peau, sur les plaies ou du rectum.

ÊTRE PORTEUR D’UNE BMR NE SIGNIFIE DONC PAS FORCÉMENT AVOIR UNE INFECTION.

Les bactéries multi résistantes (BMR) aux antibiotiques sont principalement :

• Les Staphylococcus aureus résistants à la méticilline (SARM)
• Les entérobactéries produisant des β-lactamases à spectre étendu (EBLSE)

BHRe Bactéries Hautement résistantes

Les BHRe sont des bactéries commensales du tube digestif.
Elles sont résistantes à de nombreux antibiotiques et leur mécanisme de résistance est transférable entre bactéries. Le développement de ces résistances pourrait conduire à terme à des impasses thérapeutiques.

Les bactéries concernées :

• Entérobactéries productrices de carbapénèmases = EPC
• Enterococcus faecium résistants aux glycopeptides = ERG

L’enjeu majeur du respect des mesures de prévention est de limiter la transmission croisée pour éviter que cela ne devienne épidémique ou endémique.

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