Innovation, Soin : La chirurgie éveillée dans le service de neurochirurgie

Le Docteur Imène Djidjeli, praticienne hospitalière au service de neurochirurgie du CHU d’Orléans, entourée d’une équipe de professionnels soignants partenaires du projet, procède à la technique dite de « chirurgie en condition éveillée » sur certaines de ses interventions. Une approche proposée et expliquée au patient en amont de l’intervention.

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©CHU Orléans

Cette technique chirurgicale comprend une phase pendant laquelle le patient est réveillé pendant la chirurgie. Cela permet de tester des fonctions cérébrales et d’aborder des lésions situées dans des zones du cerveau hautement fonctionnelles. Pendant la phase d’éveil, des taches préalablement définies (dénomination d’image, écriture, lecture…etc.), sont réalisées par le patient pendant que le chirurgien procède à l’exérèse de la lésion. Cela permet de définir les limites fonctionnelles d’exérèse de la lésion cérébrale et de réduire ainsi le risque de déficit neurologique postopératoire.

L’intervention se déroule en trois temps :

  • Le patient est d’abord endormi pour l’installation, et le chirurgien débute alors son approche de la zone lésée dans le cerveau, jusqu’à la réalisation du volet osseux (ouverture d’une fenêtre dans l’os du crâne)
  • Le patient est progressivement réveillé
  • La phase chirurgicale en condition éveillée débute alors

Durant cette phase, le patient devra effectuer des tests et des exercices préalablement définis (avant la chirurgie) avec son chirurgien, et avec l’orthophoniste et/ou le neuropsychologue :  reconnaissance d’images, lecture, motricité, calcul, ou d’autres types de tests définis en fonction de la localisation de la lésion et des zones fonctionnelles à proximités. On peut ainsi tester certaines fonctions cérébrales afin de les préserver et limiter les risques de déficit neurologique.

Le chirurgien débutera l’exérèse de la lésion, le patient est souvent maintenu éveillé pendant cette phase, ainsi d’autres régions cérébrales peuvent être testées si besoin.

La stimulation corticale, procédure peropératoire indolore consistant à appliquer une stimulation électrique directe sur le cerveau (surface corticale et faisceaux sous corticaux), à l’aide d’une électrode (d’environ 5 mm de large) chez le patient conscient, va permettre de cartographier les zones fonctionnelles importantes (régions du cerveau qui interviennent dans des tâches telle que la motricité, le langage, la vision ou autre) afin de les préserver.

Une fois que le chirurgien a testé l’ensemble des zones souhaitées, le patient est à nouveau endormi jusqu’à la fin de l’intervention.

Plusieurs lésions cérébrales peuvent être opérées en conditions éveillée. Les gliomes sont les pathologies les plus concernées par ce type de procédure, toutefois d’autre type de lésions cérébrales peuvent être concernées (métastase cérébrale, cavernome, pathologie en rapport avec de l’épilepsie).

Une équipe pluridisciplinaire participe à la chirurgie en condition éveillée :

  • Le Dr Marion Dudragne, médecin anesthésiste
  • Elodie Lucas et Romain Levecq, Infirmiers Anesthésistes Diplômés d’Etat
  • Marie Claire DEHOUX, Infirmière de Bloc Opératoire Diplômée d’Etat
  • Julie ECHARD, orthophoniste